dimanche 11 mai 2014

Le dormeur du val - Arthur Rimbaud


C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


                          Arthur Rimbaud

L’étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde – Robert Louis Stevenson


Je vous propose ci-après un court extrait de l’œuvre de Stevenson
OU
 l’intégralité du texte en cliquant :  «  I C I »   ( œuvre libre de droits)

[…]

Je suis né en l’an 18… Héritier d’une belle fortune, doué en outre de facultés remarquables, incité par nature au travail, recherchant la considération des plus sages et des meilleurs d’entre mes contemporains, j’offrais de la sorte, aurait-on pu croire, toutes les garanties d’un avenir honorable et distingué. Et de fait, le pire de mes défauts était cette vive propension à la joie qui fait le bonheur de beaucoup, mais que je trouvais difficile de concilier avec mon désir impérieux de porter la tête haute, et de revêtir en public une mine plus grave que le commun des mortels. Il résulta de là, que je ne me livrai au plaisir qu’en secret, et lorsque j’atteignis l’âge de la réflexion, et commençai à regarder autour de moi et à me rendre compte de mes progrès et de ma situation dans le monde, je me trouvais déjà réduit à une profonde dualité d’existence. Plus d’un homme aurait tourné en plaisanterie les licences dont je me rendais coupable ; mais des hauteurs idéales que je m’étais assignées, je les considérais et les dissimulais avec un sentiment de honte Presque maladif. Ce fut donc le caractère tyrannique de mes aspirations, bien plutôt que des vices particulièrement dépravés, qui me fit ce que je devins, et, par une coupure plus tranchée que chez la majorité des hommes, sépara en moi ces domaines du bien et du mal où se répartit et dont se compose la double nature de l’homme.
Dans mon cas particulier, je fus amené à méditer de façon intense et prolongée sur cette dure loi de l’existence qui se trouve à la base de la religion et qui constitue l’une des sources de tourments les plus abondantes. Malgré toute ma duplicité, je ne méritais nullement le nom d’hypocrite : les deux faces de mon moi étaient également d’une sincérité parfaite ; je n’étais pas plus moi-même quand je rejetais la contrainte et me plongeais dans le vice, que lorsque je travaillais, au grand jour, à acquérir le savoir qui soulage les peines et les maux.

L’étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde – Robert Louis Stevenson (Texte intégral)


Quitte - moi - Pierre Bachelet


J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai marché sur les eaux
Mais tu es plus que belle et je suis moins que beau
Marié d’accord, marié sur un coup de rencontre
Mais le temps d’y penser vient de briser ma montre
Moi qui aurais voulu déposer dans ton lit
Des rêves imprévus, des torrents de rubis
Je n’ai pu te donner que quatre méchants murs
Où ton regard s’éteint d’être privé d’azur

Quitte-moi
Quitte-moi
Tant qu’il est encore temps
Quitte-moi
Fais le premier pas
Quitte-moi

Citations de Francis Blanche

Francis Blanche (1921 – 1974)

-« Je me suis marié deux fois : deux catastrophes. Ma première femme est partie. Ma deuxième est restée. »

-« La preuve que la lune est habitée, c’est qu’il y a de la lumière. »

-« Qui vole un œuf, ferait mieux de voler un bœuf. »

Enigme littéraire : « Bilbo le Hobbit » (3) - J.R.R. Tolkien


Dans « Bilbo le Hobbit », la célèbre œuvre de Tolkien, on peut lire toute une série d’énigmes au chapitre V,  « Enigmes dans l’obscurité ».

L’auteur y décrit la première rencontre entre Bilbo Baggins et le machiavélique Gollum. Perdu dans un dédale de galeries ténébreuses au cœur de la montagne des gobelins, le Hobbit arrive soudainement sur les rives glacées d’un lac souterrain. C’est là que vit Gollum. La créature, qui se nomme elle-même « mon trésor », est très intriguée par cette arrivée insolite et inespérée. Pour gagner du temps, parce qu’elle n’a pas encore très faim et qu’elle désire en savoir un peu plus sur  Bilbo, elle lui propose de participer à un concours d’énigmes. Mais très vite, le petit jeu du Gollum devient très dangereux pour le Hobbit : « Si le trésor demande et que ça ne réponde pas, on le mange, mon trésor. Si ça nous demande et qu’on ne réponde pas, alors on fait ce que ça veut, hein ? On lui montre comment sortir, oui ! »


Voici la troisième énigme que Gollum propose à Bilbo :

« Sans voix, il crie ;
   Sans ailes, il voltige ;
   Sans dents, il mord ;
   Sans bouche, il murmure. »